Comment renaître ailleurs ?

Un documentaire sonore qui nous interroge sur la place de ces exilés binationaux aujourd’hui. Ont-ils pu trouver leur refuge, tant géographique que spirituel ?

Dans toute fuite, il y a un départ et une arrivée. Nous sommes souvent émus par le départ. Mais ne serait-ce pas dans « l’arrivée » que réside la vraie peine des exilés ? Outre la souffrance qu’occasionne l’arrachement à son pays natal, l’autre difficulté réside dans la complexité de « renaitre ailleurs ». Qu’apporte-t-on dans ses valises lorsqu’on va vers un pays qu’on ne connait pas ? Par quoi commence-t-on quand il faut tout réapprendre ? Est-ce l’arrachement à ses racines ou l’arrivée dans une nouvelle culture qui est le plus douloureux ?

Le grand déplacement, c’est l’histoire de deux réfugiés politiques. Co Chi et Tonton ont fui le Viêtnam. Ils témoignent de la difficulté de « renaître ailleurs » mais aussi de moments remplis de joie. A l’instar des visages souriants qu’on rencontre dans ce documentaire, j’ai imaginé faire de cette histoire une fête.

C’est à la pagode de Saint-Herblain, près de Nantes, que je vous emmène. L’un des plus grands temples bouddhistes de l’ouest de la France. Ici, tout le monde s’agite car c’est un grand jour pour la communauté :  le jour de la fête du Têt, le nouvel an vietnamien.

Entre danse du dragon et feux d’artifice, nous y rencontrons Nam, un jeune garçon de 10 ans, qui sera notre guide dans le dédale du temple. Cette même pagode qui, au fil de l’histoire, deviendra le quatrième protagoniste…

Une création de Frédéric Mesmin, enregistrée en février 2022. 

Prise de son : Capucine Frey, Frédéric Mesmin

Montage : Frédéric Mesmin

Mixage & Masterisation : Manon Ribat

En savoir plus :

A partir de 1975, suite à la réunification des deux Vietnam par Hô Chi Minh, plus d’un million de Sud-Vietnamiens ont fui leur pays à bord d’embarcations de fortune. Le nombre de boat-people n’ayant pas survécu est estimé par le Haut-Commissariat entre 200 000 et 250 000. Les vrais chiffres seraient en fait beaucoup plus pessimistes. Mais qu’en est-il de ceux qui ont fui le régime communiste et réussi à rejoindre les rives des Etats-Unis ou encore de l’Europe ? Beaucoup étaient issus de couple franco-vietnamien ou américano-vietnamien : des « collaborateurs avec l’ennemi ».

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