L’anneau-monde

La Cité des Congrès de Nantes et la Semitan présentent Désirs d’ailleurs une série de podcasts littéraires dirigée par Pierre Bordage à l’occasion de la 23ème édition des UTOPIALES, festival international de science-fiction.

[…] La pensée était intolérable. Pas nouvelle, juste intolérable. Louis Wu vit à quel point Caracas ressemblait à Reykjavik et à Greenwich… et à San Francisco, à Topeka, à Londres et à Amsterdam. Les magasins, le long des trottoirs roulants, vendaient les mêmes produits dans toutes les villes du monde. Ces citadins qu’il rencontrait ce soir se ressemblaient tous, tous vêtus de la même façon. Ni Américains, ni Islandais, ni Vénézuéliens, mais de simples plat-terriens.

En trois siècles et demi, voilà ce que les cabines de transfert avaient fait de l’infinie variété de la Terre. Elles couvraient le monde d’un réseau de voyage instantané. La différence entre Moscou et Sydney n’était qu’un instant dans le temps et une pièce d’un décistar. Inéluctablement, les villes avaient fusionné au cours des siècles, et les noms de lieux n’étaient plus que des reliques du passé. San Francisco et San Diego étaient les extrémités nord et sud d’une même ville côtière tentaculaire. Combien de gens pouvaient distinguer une extrémité de l’autre ? Tant peu, de nos jours.

L’anneau-monde, un texte de Larry Niven, paru aux Éditions J’ai Lu et traduit par Nouvelles Éditions Opta et Jacques Polanis.

Interprétation : Dimitri Régnier

Réalisation :  Manon Ribat 

Pré-montage : Julia André