La question de l’inclusion des personnes LGBT+ demeure un enjeu essentiel dans le monde professionnel, mais il est bien trop souvent sous-estimé. Depuis près de trente ans, L’Autre Cercle agit pour faire évoluer les organisations, lutter contre les discriminations et permettre à chacun·e d’être pleinement intégré·e et soi-même dans son environnement professionnel. Entre actions locales, publications nationales et nouveaux formats comme les podcasts, l’association poursuit son engagement avec une ambition constante : créer des milieux de travail plus justes, plus sûrs et véritablement inclusifs.
Pouvez-vous présenter L’Autre Cercle et sa mission en quelques mots ?
L’Autre cercle est une association qui depuis 1997 accompagne les employeurs privés et publics dans la mise en place de leur politique diversité et tout particulièrement dans l’inclusion des personnes LGBT+. Cet accompagnement se fait à partir de plusieurs supports : formation, sensibilisation, diagnostics, expos, publications, enquêtes et baromètres, évènements type afterwork et table ronde, nomination de « Rôles Modèles » et enfin signature de la Charte de l’Autre cercle au bénéfice des personnes LGBT+
Vous menez des études et des enquêtes sur l’inclusion LGBT+. Quels enseignements récents vous semblent les plus marquants ?
Au regard des différents baromètres il apparaît qu’il y a dans le monde du travail une amélioration de la prise en compte des personnes LGBT (voir baromètres IFOP/Autre Cercle publié tous les 2 ans). De plus en plus d’employeurs se préoccupent à partir de la RSE/RSO du bien-être de leurs salalrié·es et souhaitent garantir un cadre professionnel bienveillant pour permettre à chacun·e d’être soi et d’accéder à l’ensemble des droits dont bénéficient les professionnels.
Les employeurs ont tout intérêt à développer des politiques diversité pour attirer des talents, éviter l’absentéisme, maintenir une image positive.
Pourquoi avoir lancé la série de podcasts « LGBT+ au travail » ? Quel est l’objectif principal ?
C’était une façon pour nous de diffuser de l’information accessible facilement soit auprès de nos partenaires qui ont des attentes précises, soit auprès d’un public large pour entretenir le débat et les échanges à partir de contenus travaillés. N’étant pas toujours disponibles, au regard des attentes et des sujets, le podcast nous est apparu la meilleure des solutions : Comment « être partout et tout le temps disponible ». D’autant que la pratique du podcast est intergénérationnelle et de plus en plus utilisée. C’est un support simple mais qui demande beaucoup de rigueur sur les contenus, et les aspects techniques, si on veut le rendre attractif. C’est aussi un support qui peut mobiliser nos bénévoles dans sa conception, ainsi qu’un atout et en termes de dynamique de groupe et de cohésion associative.
Il nous a fallu trouver un partenaire (un studio de production et d’enregistrement) dont les valeurs correspondent aux nôtres.

Quel impact aimeriez-vous que ces podcasts aient sur le grand public ?
Le premier est qu’il réponde aux besoins des cadres, des salarié·es, des organisations professionnelles, bref aux besoins de tous les actrices et acteurs du monde du travail. Ensuite pour le grand public qu’il permette de donner des éléments de réflexion, des chiffres, des tendances, des points juridiques, des témoignages pour enrichir les échanges et élever le débat. Cela fait des décennies que j’interviens sur ces questions et je vois bien encore la nécessité de déconstruire bien des préjugés, des idées reçues ou des biais cognitifs.
Comment les entreprises peuvent-elles agir concrètement pour soutenir leurs salarié·es LGBT+ et comment les accompagnez vous dans cette démarche ?
Parlons plutôt d’employeurs plutôt que d’entreprises car nous intervenons régulièrement aussi dans les administrations d’Etat, les collectivités, dans certaines associations.
Notre travail est d’élaborer avec nos interlocuteurs des modalités d’actions qui correspondent à leurs attentes et leurs besoins. Actuellement nous avons 2 expositions qui tournent régulièrement, un jeu de plateau très sollicité pour des séances d’animation, sinon nous construisons des évènements type tables rondes ou intervenons pour des temps de sensibilisation. L’important c’est le message : être soi au travail, un cadre respectueux des singularités de chacun.e, le respect du cadre légal et l’amélioration des conditions de travail des personnes en risque de discrimination…Les modalités suivent selon le contexte. N’oublions pas que les questions liées aux personnes LGBT+ touchent à l’intime et que cela en fait souvent un sujet tabou ou ignoré.
Avez-vous des actualités à venir que vous souhaitez mettre en avant ?
Au niveau local nous poursuivons nos actions ces derniers jours, nous étions chez Shopopop, à la DREETS, au siège régional de la Caisse d’Epargne Bretagne Pays de la Loire, auprès du secrétariat général de la Préfecture de Loire Atlantique et cela se poursuit pour les mois à venir. Bien sûr, il y a le projet de poursuivre la production des podcasts, le prochain aura pour thème l’invisibilité des femmes lesbiennes et bi dans le monde du travail, le risque de la double discrimination et du non accès aux droits.
Au niveau national nous poursuivons la publication des guides, il y a quelques mois c’était le guide AGIR sur la transidentité et le monde du travail, un baromètre sur les Parcours jeunes (LGBT+) et il y a quelques jours un guide JEUNES sur la question des jeunes LGBT+ diplômés et de leur devenir dans le monde du travail. Toutes nos publications sont consultables sur le site national de l’Autre Cercle.
De toutes les façons notre travail se poursuit sur l’ensemble du territoire national sous différents formes adaptées au contexte et à son évolution.
Restons vigilants.
Pas de diversité sans inclusion, pas d’inclusion sans diversité.
